Résumé :
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Après une alerte générale frisant la psychose mondiale, l'épidémie de grippe aviaire ne fait plus la une. Certes, le virus H5N1 continue de se répandre de l'Indonésie à l'Égypte, des élevages sont sporadiquement touchés en Europe et la menace d'une adaptation du virus aux humains plane toujours au-dessus de nos têtes. Mais la pandémie annoncée comme imminente voilà trois ans n'a toujours pas eu lieu et d'autres maladies d'origine animale ont tué bien plus de monde depuis le début du nouveau siècle. Certains ont-ils sciemment surestimé le risque ? Où sont passés les dangereux oiseaux migrateurs un moment désignés à la vindicte publique ? Et si les vraies causes de la prolifération du virus n'étaient pas celles le plus souvent mises en avant ? Et s'il fallait d'abord regarder du côté de la production et du commerce des animaux d'élevage ? Et si la communauté internationale s'était trop focalisée sur une pandémie jusqu'ici introuvable, au détriment d'une lutte efficace contre la source du mal ? Au terme d'une enquête passionnante et fouillée, les auteurs dévoilent les conflits d'intérêts, les mensonges pour raisons économiques et les stratégies à courte vue qui ont accompagné ce séisme sanitaire. La crise du H5N1 est un mal de notre temps, emblématique de la mondialisation des échanges, du développement tous azimuts de l'agriculture intensive et de la dégradation d l'environnement. La grippe aviaire, après la vache folle, le Sras mais aussi des dizaines d'autres maladies émergentes, montre que, dans notre monde globalisé et inégalitaire, la santé publique passe par la maîtrise de la santé animale et par une prévention à l'échelle mondiale.
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