Résumé :
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Produire plus, sans pétrole, en régénérant la nature et le climat : telle est l’équation alimentaire de notre temps. Face à la difficulté de l’exercice, notre société d’abondance hésite entre l’utopie béate d’un retour à la nature sauvage et le désir morbide d’un contrôle absolu de la nature par la technologie. Ces deux voies sont des impasses. L’alimentation est un sujet fondamental, premier devant tous les autres, il mérite mieux que des fantasmes. Il est urgent de renouer avec la raison pour le replacer au cœur de nos préoccupations, et nous mettre en mouvement autour d’un « plan » crédible et équilibré pour l’agriculture. Les mathématiques peuvent nous y aider. Appliqué au monde complexe du vivant, ce langage universel et rationnel peut offrir aux agriculteurs, aux acheteurs de l’agroalimentaire, aux financiers comme aux citoyens les outils de simulation leur permettant d’anticiper les trajectoires de transition possibles, d’évaluer et de partager les risques. Bref, de collaborer enfin. Parce que l’agriculture est à la fois l’un des plus gros émetteurs de carbone et l’une des solutions les plus prometteuses pour en capter, sa transformation est le plus grand défi du siècle. Nous avons en Europe toutes les compétences et l’expertise pour le relever en mettant la modélisation mathématique à son service. Plutôt que d’écouter les faux prophètes, ne tardons plus à lancer ce chantier. C’est notre sécurité alimentaire qui en dépend.
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