Résumé :
|
Nous ne cessions de nous émerveiller devant l'étrange ressemblance qu'il y avait entre Bandarchâh et son petit-fils Meryoud, car le petit-fils était la réplique exacte du grand-père, tant par la physionomie que par le comportement. Comme si le grand Artisan les avait façonnés en même temps et de la même argile et avait présenté Bandarchâh au pays, puis, quelque cinquante ou soixante ans plus tard, le lui avait présenté une seconde fois sous la forme de Meryoud. Si vous vous teniez entre eux, vous aviez l'impression d'être entre deux miroirs dressés l'un en face de l'autre, chacun reflétant la même image dans une enfilade sans fin. Mais la vérité échappera toujours. Peut-être la saisirons-nous dans l'hallucination collective. Ou dans le surgissement de l'étranger et son adoption par le village. Ou dans sa disparition aussi mystérieuse que sa venue. Ou dans la voix du muezzin, comme descendue du ciel.
|